Sujet inspiré par la visite du Computeur Museum de Namur

PRESERVATION DU JEU VIDEO

Contrairement à l’industrie musicale, du livre et du cinéma la préservation du jeu vidéo ne va pas de soit à cause de l’obsolescence des plateformes retrogaming, de la digitalisation qui prend de plus en plus de place dans la consommation que l’on en a ou simplement le laxisme de certains développeurs/éditeurs qui ont simplement jeté les archives de leur anciens travaux (code source, artworks, etc.) et les problèmes liés aux droits d’auteurs. Un grand nombre d’œuvres ont complètement disparu et ne seront malheureusement plus jamais accessibles.

DIFFERENTES SOLUTIONS SONT POSSIBLES

L’EMULATION

L’émulation de jeux vidéo consiste à reproduire le matériel d’origine d’une console de jeu ou d’un système informatique à l’aide d’un logiciel. Cela permet de jouer à des jeux non protégés par le droit d’auteur, actuellement indisponibles à la vente ou incapables d’être joués. Pour émuler un jeu, il faut télécharger un programme émulateur pour le système de jeu pour lequel vous avez envie de jouer, puis télécharger le jeu que vous avez envie de tester.

LA REEDITION

La réédition d'un jeu vidéo d'une plateforme vers une plateforme plus récente, en conservant par ailleurs tous les éléments de gameplay, de narration et d'artwork identiques. Cela peut être fait de plusieurs manières soit par la simple remasterisation de la résolution ou par le remake qui contrairement à la remasterisation comprend une refonte complète du moteur graphique et du gameplay tout en conservant tout ce qui a fait le succès du jeu.

ABANDONWARE

Abandonware fait référence à un logiciel qui peut être capable de fonctionner sur des ordinateurs ou des consoles modernes, mais dont le développeur ou l'éditeur n’existe plus, ne vend plus le produit ou n'exploite plus les serveurs nécessaires à l'exécution du logiciel, entre autres cas. Légalement, ces logiciels relèvent toujours des lois normales sur le droit d'auteur ; le droit d'auteur ne disparaît qu'au fil du temps en fonction de sa durée (de 75 à 90 ans pour la plupart des jeux vidéo), et même dans le cas d'entreprises fermées, le droit d'auteur est un actif qui devient souvent la propriété du liquidateur de l'entreprise fermée. Le Copyright Office a fait des exceptions depuis 2015 pour permettre aux musées et autres archivistes de contourner les problèmes de droits d'auteur afin de rendre ces logiciels jouables. Une nouvelle exception cherche à autoriser cela spécifiquement pour les jeux multi-joueurs nécessitant des serveurs, en particulier les jeux en ligne massivement multi-joueurs.

FANGAMES

Dans certains cas, les fans d'un jeu vidéo ont contribué à préserver certains jeux au mieux de leurs capacités sans accès au code source, même si la nature du droit d'auteur de ces projets de fans est très controversée et plus encore lorsque des questions monétaires sont impliquées. Ce qui est possible pour les jeux solos mais qui est beaucoup plus compliqué pour les jeux multi-joueurs et massivement multi-joueurs dû aux serveurs.

PRESERVATION DU HARDWARE

Bien que dans la plupart des cas, la numérisation des logiciels de jeux vidéo soit suffisante pour la préservation, il existe des consoles avec des séries de production limitées qui peuvent créer des défis supplémentaires pour la préservation des jeux vidéo, car il est difficile d'émuler leur logiciel. Lorsque le matériel est disponible, les pirates informatiques et les programmeurs peuvent librement détruire ces systèmes pour analyser leurs composants internes en vue d'une ingénierie inverse à des fins de préservation, mais lorsque les systèmes sont en quantité limitée, de telles tactiques ne sont pas appropriées. Ces systèmes peuvent également se dégrader. Le plus souvent, des versions défectueuses ou non fonctionnelles d'un matériel plus ancien peuvent être acquises pour démontrer que de tels systèmes existaient, mais ne fonctionnent pas comme outil de préservation des logiciels. Par exemple, un seul exemplaire du CD-ROM Super NES, une console de divertissement Super Nintendo produite par Sony avec un lecteur de CD-ROM, a été découvert sur environ 200 exemplaires produits avant la modification de l'accord entre Sony et Nintendo. L'appareil a été soigneusement réparé pour pouvoir utiliser le CD-ROM afin que certaines fonctionnalités de son logiciel puissent être vérifiées et permettre de tester dessus les quelques titres de logiciels connus.

La préservation du jeu vidéo est un vaste sujet et doit être pris au sérieux par les acteurs de cette industrie, des passionnés essaient avec leur moyen de préserver un maximum l’histoire du jeu vidéo et de plus en plus de musées voient le jour.

Merci à eux.

Guillaume Baillieux

Lien vers la 1ere vesion de l'exposition

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