DUBLIN

Histoire

Histoire

Les Origines

Ptolémée, Eblana existait dès l'an 140. Le village celtique Áth Cliath (le gué de la haie) est en fait antérieur à la fondation de Dublin en tant que « Dubh Linn » par les Vikings au ixe siècle. En l'an 837, Thorgis y revient pour la deuxième fois, accompagné cette fois d'une flotte de cent-vingt bateaux viking. Soixante d'entre eux remontent la rivière Boyne, les soixante autres la rivière Liffey. Selon les annales de l'époque, cette formidable force militaire se rassemble sous son autorité. Inconnu dans son propre pays, tous les récits relatifs à ses conquêtes se trouvent en Irlande et dans les îles britanniques. À leur arrivée à Dublin, ses hommes s'emparent de cette communauté de pêcheurs et agriculteurs et érigent un solide fort selon les méthodes de construction scandinaves, sur la colline où se trouve l'actuel château de Dublin. Les noms modernes de Dublin font référence à cette double origine : le hameau originel pour le nom gaélique, et le village viking pour la version anglaise. Le roi Brian Boru, surnommé Boroimhe, Brian Mac Cenneidigh, né en l'an 941 dans le Thomond en Irlande, fut inhumé à Dublin en l'an 1014, à l'âge de 73 ans. Il a tenté une unification de l'Irlande ; il est décédé à la bataille de Clontarf le 23 avril 1014, dans sa tente, un vendredi saint.

L'occupation anglaise

Après l'invasion de l'Irlande par les Anglo-Normands (1170/1171), Dublin a remplacé la colline de Tara comme capitale de l'Irlande, le pouvoir s'installant au château de Dublin jusqu'à l'indépendance. Un évêché y fut érigé en 1018 ; en 1213 les Anglais, qui s'en étaient rendus maîtres, y élevèrent un château, fortifié au xve siècle. À partir du xviie siècle, la ville s'est développée rapidement, croissance qui sera rationalisée cinquante ans plus tard par le percement de boulevards, sous la Wide Streets Commission créée en 1757.

En 1700, la population dépasse 60 000 habitants, ce qui en fait la deuxième ville de l'empire britannique, alors réduit aux îles et aux colonies d'Amérique du Nord et des Antilles. Après leur victoire à la bataille de la Boyne en 1690, les troupes protestantes de Guillaume d'Orange, parmi lesquelles 3 000 huguenots français, ont installé nombre de leurs hommes à Dublin, pour se démarquer des protestants controversés qui avaient colonisé l'Ulster et le Munster depuis un siècle. Les 239 huguenots de Dublin ont une sépulture collective, Huguenot House dans la petite rue de Mansion Row près du parc de St Stephen's Green, créé en 1693 dans le nouveau Dublin, où sont gravés les noms de 239 d'entre eux, répertoriés par ordre alphabétique.

domination politique et culturelle est facilitée par l'exil pour la France de 20 000 soldats jacobites au moment du Traité de Limerick, parmi lesquels on compte l'essentiel de la noblesse catholique irlandaise, dont une large partie avait déjà été expropriée, dans les régions de Munster (centre-ouest) et l'Ulster depuis un siècle.

Londres ne prétend pas transformer en propriétaires terriens cette nouvelle vague de protestants, qui ont connu la vie aux Pays-Bas, et préfère les voir réunis à Dublin pour contrer d'éventuels débarquements jacobites, au départ du port français de La Hougue.

Depuis le début de l'occupation anglaise au xiie siècle, la ville a joué le rôle de capitale de l'île irlandaise, sous toutes les formes qu'a pu prendre l'autorité politique :

la Seigneurie d'Irlande (1171-1541) ;

le Royaume d'Irlande (1541-1800) ;

l'île en tant que membre du Royaume-Uni (1801-1922) ;

la République irlandaise (1919-1922)

Capitale de l'Irlande indépendante

L'Insurrection de Pâques en 1916 place la capitale dans l'instabilité, et la guerre anglo-irlandaise, tandis que la guerre civile irlandaise a laissé la ville en ruines, beaucoup de ses plus beaux bâtiments ayant été détruits. L'État d'Irlande a reconstruit une grande partie des bâtiments de la ville, mais sans prendre de réelle initiative pour moderniser la ville ; le parlement a été déplacé dans la Leinster House.

À partir de 1922, à la suite de la partition de l'Irlande, Dublin est la capitale de l'État libre d'Irlande (1922–1937) puis de la République d'Irlande. Après la Seconde Guerre mondiale (connue comme « The Emergency » en référence à l'état d'urgence décrété de 1939 à 1946), Dublin était une capitale vieillotte, le renouvellement de la ville était lent.

En juin 1969, Dublin accueille avec chaleur l'ancien président de la République française, Charles de Gaulle, qui a commencé son séjour en Irlande le 10 mai à Sneem, dans le comté d'York. Le mardi 17 juin, il arrive à Dublin en fin de matinée, venant de Killarney, dans le Kerry. Le président de la République d'Irlande, Eamon de Valera, l'invite à un dîner intime. Le 18 juin, le général de Gaulle visite le Musée National irlandais à Dublin et ensuite le monastère de Glendalough. Il est invité par l'ambassadeur de France à déjeuner à la résidence de France. Le soir, un diner officiel est offert par le président De Valera, en présence de l'ensemble du gouvernement irlandais. Le19 juin à 11 h, au palais présidentiel, il reçoit les membres du clan Mac Cartan ; en effet, son arrière grand-mère maternelle était une Mac Cartan. Un déjeuner est offert ensuite par le Toiseach (Premier Ministre), au château de Dublin. Le Général porte un toast « à l'Irlande toute entière ». Vers 16 h, il quitte Dublin par avion du GLAM et atterrit en fin d'après-midi sur la base aérienne 113 de Saint-Dizier où son chauffeur l'attend pour le ramener à la Boisserie, à Colombey les Deux Églises.

Dublin fut plusieurs fois touchée par des attentats en lien avec le conflit nord-irlandais, comme ceux de 19749.

À partir des années 1990 et la période du tigre celtique, la ville a connu de nombreuses transformations, notamment par la création de nouveaux quartiers, bâtiments et infrastructures, dans le centre mais aussi en périphérie, ainsi que par l'arrivée de nouvelles populations constituées de jeunes actifs originaires d'Europe et d'Asie. Les infrastructures ont été bouleversées, avec l'avènement du DART (train de banlieue de type RER) et du LUAS (tramway), qui ont permis à la ville de disposer d'un système de transports urbains digne d'une ville européenne moderne. La création de deux lignes de métro est également projetée à l'horizon 2025.

Ainsi, Dublin, qui avait un aspect plutôt provincial jusque dans les années 1990, a beaucoup changé, du fait d'une frénésie immobilière et urbanistique.

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